La médiatisation des émissions de téléréalité est une des raisons
de son succès. En effet, ces émissions sont partout: dans les
conversations, sur les premières pages des magazines, dans les
lettres aux lecteurs des journaux.
Ce
phénomène se fait avant le début du jeu, avec beaucoup d'articles
dans les magazines, par exemple, ainsi que des interviews. Il
continue pendant la durée du jeu. C'est à ce moment là que la
médiatisation atteint des sommets: les présentations des candidats,
les témoignages des proches et les événements qui se déroulent
dans le jeu, sont relatés sur n'importe quel support, des magazines
people aux émissions de radio en passant par la télévision. Tout
ces médias sont monopolisés et espère attirer du public grâce aux
« gros titres » en faisant le « buzz ». A la
suite de l'élimination d'un candidat, les journaux le place en
évidence, en première page des magazines et les émissions de radio
et de télévision s'empressent de les inviter à raconter leur
parcours au sein du jeu sur leur plateau. Le but étant que le
candidat puisse faire parler de lui et aussi du jeu auquel il a
participé, mais aussi et surtout qu'il crée le « buzz »
en racontant et même dénonçant, la plupart du temps, les pratiques
utilisées dans ces jeux, le comportement de certains candidats.
Selon
le réalisateur et producteur belge, Hugues Le Pagie, la téléréalité
a sa place dans la télévision depuis longtemps, cela dit, il
constate un changement par rapport au fait qu'elle a contaminé les
autres formes télévisuelles, qu'elle prend la première place
arrivant même a s'insérer dans les bulletins d'information. Le
Pagie pense que la téléréalité « revendique la proximité
ce qui implique l'immédiateté, la rapidité et le spectaculaire.
Elle pille l'intimité, elle est purement spectaculaire. Elle
correspond donc aux valeurs du marché ».
Marguerite Lavallée, professeur
à l'école de psychologie, pense qu'à partir du moment où une
émission est médiatisée, ce n'est plus la réalité. Elle prend
l'exemple de quelque un qui se gratte le nez devant une caméra. Si
il sait que son geste va être jugé, il ne le fera pas de la même
façon que si il était en privé. Si l'on accepte de rendre public
son intimité, cela devient un fait social. Or un fait social qu'on
présente comme privé est un leurre.
Finalement
cette médiatisation a de bon côtés pour tous: Les producteurs de
l'émission et les médias sollicités auront plus de public et les
candidats pourront s'assurer une certaine célébrité qui durera un
temps du moins, avant qu'ils ne retournent dans l'ombre.
Le
succès de la téléréalité dépend donc de la puissance de sa
médiatisation, plus une émission est médiatisée, plus le public
sera tenté de la regarder, même si cela veut dire uniquement jeter
un coup d'œil, et dans ce cas là on contribue déjà à la hausse
du taux d'audimat.